Les modes de vie traditionnels des peuples autochtones (PA) sur le continent africain vont de la chasse et de la cueillette à la pêche en passant par l'élevage nomade ; tous ces modes de vie nécessitent un accès équitable à la terre pour survivre.
Notre engagement à promouvoir un accès sûr et équitable à la terre et son contrôle pour les femmes et les hommes pauvres.
Les luttes pour les droits fonciers des PA se sont intensifiées ces dernières années avec la dépossession continue et l'expulsion forcée des PA de leurs terres ancestrales en raison de projets de conservation de la nature, du développement agro-industriel, de l'exploration minière, pétrolière et gazière, et d'autres activités qui visent de vastes zones de terres aux ressources naturelles diverses. Les tensions entre la propriété intellectuelle, le gouvernement et l'industrie concernant les perturbations des moyens de subsistance et les violations des droits de l'homme ont souvent conduit à des conflits et parfois à la violence.
Dans la plupart des pays africains, il n'existe pas de politiques ou de lois fixant des lignes directrices claires en matière de partage des bénéfices et des règles d'engagement entre les peuples autochtones, les gouvernements et les investisseurs. Cela conduit à l'inégalité et à l'exploitation. Le faible niveau de sensibilisation des communautés autochtones aux principes du Consentement libre, informé et préalable (CLIP) limite également la capacité des PA à entamer un dialogue et des négociations significatifs avec des acteurs extérieurs. Afin de pousser efficacement à la réforme foncière sur tout le continent, des stratégies de plaidoyer claires doivent être élaborées et mises en œuvre par les PA et leurs partenaires.
L'INITIATIVE BASÉE SUR LES ENGAGEMENTS DE LA CCI EN MATIÈRE DE DROITS FONCIERS DES PEUPLES AUTOCHTONES
Les Initiatives basées sur des engagements (CBI) sont des mécanismes régionaux par lesquels les membres d'ILC Afrique s'engagent les uns avec les autres pour faire avancer le changement au niveau transnational, en développant des partenariats et des stratégies communes sur un ou plusieurs des 10 engagements de l'ILC, qui se concentrent sur des thèmes et des aspects spécifiques de la gouvernance foncière. Ces initiatives impliquent des membres de différents pays, et complètent et relient les plateformes nationales existantes.
L'IBC 5 s'efforce de respecter et de protéger les droits fonciers et territoriaux inhérents des peuples autochtones, tels qu'ils sont énoncés dans la Convention 169 de l’ILC et dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, notamment en reconnaissant que le respect des connaissances et de la culture autochtones contribue au développement durable et équitable et à la bonne gestion de l'environnement.
L'Ogiek Peoples' Development Program (OPDP), en collaboration avec d'autres membres et partenaires de l'ILC, a organisé la première conférence des peuples autochtones sur la politique foncière en Afrique, qui s'est tenue en août 2014 à Nairobi, au Kenya. La conférence a rassemblé plus de 50 représentants des PA de 12 pays d'Afrique dans l'espoir de renforcer l'implication des PA dans la défense des politiques foncières et la participation aux processus critiques de réforme foncière. La conférence a affirmé la nécessité pour les organisations de propriété intellectuelle de faire preuve de stratégie et de tact dans leur engagement auprès de leurs gouvernements et des mécanismes sous-régionaux et régionaux sur le programme de réforme foncière en cours. Afin de renforcer ces engagements et de bénéficier d'une action conjointe et d'un apprentissage partagé, la plateforme Africa CBI 5 a été créée.
QUEL EST L'OBJECTIF ?
L'objectif primordial de cette initiative régionale est d'améliorer la sécurité foncière des PA en Afrique. L'initiative met en relation les membres et les partenaires, y compris les groupes de PI, entre eux et avec les décideurs politiques afin de plaider pour la réalisation des droits fonciers des PI.
QUELLES SONT NOS ACTIONS ?
Cette initiative va :
- renforcer la capacité des jeunes, des femmes et des organisations de PA à défendre leurs droits fonciers ;
- encourager la recherche sur l'accaparement des terres, le déplacement et les droits fonciers des PA afin de produire des documents de plaidoyer pour engager les parties prenantes concernées au niveau national et régional ;
- faire pression en faveur des droits de PA par le biais de dialogues et de réunions avec les gouvernements nationaux et les parties prenantes concernées à tous les niveaux ;
- Construire des alliances avec l'ONU et d'autres mécanismes de défense des droits de l'homme, en particulier avec le rapporteur spécial de l'ONU pour la propriété intellectuelle, afin de faire progresser les droits des PA.
OÙ TRAVAILLONS-NOUS ?
Botswana, Burundi, Cameroun, RDC, Kenya, Sénégal et Tanzanie.
NOTRE IMPACT
En mars 2019, un atelier de partage d'expériences organisé au Botswana a permis aux Ogieks, un groupe autochtone du Kenya historiquement marginalisé, de partager des stratégies gagnantes avec des pairs d'Afrique centrale, orientale et occidentale. Ici, les peuples autochtones Ogiek, dont la bataille de plus d'un siècle pour préserver leurs terres communautaires s'est terminée en 2017 par une victoire historique sur le gouvernement du Kenya à la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, ont partagé des recommandations et des bonnes pratiques sur la façon d'utiliser les outils juridiques et de plaidoyer pour défendre les droits fonciers.
PARTIES PRENANTES
Les principales parties prenantes et les principaux acteurs qui défendent les droits fonciers des PA sont la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), le Groupe de travail africain sur les peuples autochtones (AWGIP), l'Instance permanente des Nations unies sur l
PARTENAIRES LOCAUX
Coordonné par Ogieks People Development Programme (OPDP), les autres membres locaux de l'initiative sont : Unissons-nous pour la Promotion des Batwa (UNIPROPA), Ujamaa Community Resource Team (UCRT), Parakuiyo Pastoralists Indigenous Community Development Organization (PAICODEO), Programme Integre pour la Developpment du peuple Pygmee ay Kivu (PIDP), Union pour l'Emancipation de la Femme Autochtone (UEFA), Mbororo Social and Cultural Development Association (MBOSCUDA), Botswana Khewdom Council, Mau Community Forest Association (MACOFA), Botswana Knwedom Council (BKC), Natural Justice, Chepkitale Indigenous People Development Project - Kenya, Ujamaa CoAction Communautaire des Femmes Autochtones (ACFAC), Pastoralist Forum Ethiopia (PFA), Southern Alliance for Indigenous Resources, et Pastoralists Indigenous Non-Governmental Organisation's Forum.